« Haïti doit cesser d’avoir comme objectif économique unique d’augmenter les recettes fiscales et douanières sans se soucier de la croissance et des emplois », conseille l’économiste Etzer Émile dans un petit déjeuner débat coordonné par EGM Strategy & Management. Ce débat réalisé le 28 février à l’hôtel El Rancho autour de la thématique « Gouvernance, incertitudes et perspectives économiques » a réuni plusieurs intervenants comme le rédacteur en chef du Nouvelliste, Frantz Duval, l’économiste Etzer Émile et l’économiste en chef du groupe SOGEBANK, Pierre Marie Boisson.

11% des adultes ont recours aux services bancaires et 4% ont accès au crédit, selon l’enquête FinScope menée auprès des consommateurs en 2018. Seulement 54% des Haïtiens âgés de 15 ans et plus sont inclus financièrement selon ladite enquête. Face à cette faiblesse quant à l’accès aux services financiers formels, la Stratégie nationale d'inclusion financière (SNIF) lancée en 2014 par la Banque de la République d’Haïti,en partenariat avec la Banque mondiale, s’est renforcée.

L'année 2023 s'inscrit parmi les pires qu'Haïti ait connues avec un PIB négatif (-1,9%). Ceci avec en prime les trois principaux secteurs de l'économie, en l'occurrence les secteurs primaire, secondaire et tertiaire qui ont enregistré des taux de croissance respectivement négatifs -5,6%, -3,7% et de -2,9%. Cette situation doit changer et pour ce faire, Michel Patrick Boisvert, le ministre de l'Économie et des Finances, pense qu'Haïti doit miser davantage sur le secteur tertiaire.